Ce dossier de l'ENS Lyon met en exergue les
thèmes de la créativité et de l’innovation face à la performance scolaire.
R&T vous livre une présentation de ce document accessible en ligne et remercie vivement Marie Maillet, stagiaire EMT, pour la rédaction de cette synthèse.
Synthèse
On associe, à tort, les activités artistiques
ou le recours aux nouvelles technologies à la notion même de créativité. Hors
celle-ci est une manière d’être à développer, elle est dite
« démocratique » donc liée à une culture, à des valeurs. Ainsi, loin
de l’instruction traditionnelle et conventionnelle, un apprentissage créatif
représente la capacité à s’auto-former, comprendre, émettre des critiques constructives,
dépasser les carcans des acquis. Dans le domaine professionnel, la créativité
représente un véritable enjeu pour les entreprises d’aujourd’hui et de
demain. En effet, elle peut se déclinée
en compétences telles que la résolution de problèmes, la capacité d’analyses et de communication ou
encore le travail en équipe.
Au niveau de l’institution
scolaire, il y a une véritable dichotomie entre les objectifs des programmes
d’enseignement – souvent prometteurs en matière de créativité - et leurs contenus
réels. Amener l’Ecole à adopter la créativité comme une ligne de conduite
intrinsèque impliquerait un changement
en profondeur, remettant en question le système de performance et
d’évaluation. En effet, l’évaluation, parfois traumatisante pour l’élève, est
au centre du débat. Evaluer un élève de façon créative l’invite à une participation
active dans son apprentissage, voire même à une autoévaluation. Il est également
possible d’évaluer un enseignement créatif en appréciant les conditions
nécessaires à un apprentissage créatif comme, par exemple, l’environnement
pratique et théorique mis à disposition ou l’attitude de l’enseignant.
La pédagogie de la créativité met
en avant la prise de risques et d’initiatives
en se libérant de la peur de l’échec. L’élève est amené à s’ouvrir au
monde, comparer les cultures, s’impliquer dans des projets à dimension
extrascolaire afin de décloisonner les savoirs. Cette pédagogie renforce la
curiosité de l’apprenant, l’expérimentation, le travail collectif et l’autonomie.
Ainsi, la mobilisation d’une équipe, l’encouragement de la direction et la
volonté individuelle de l’enseignant sont autant de
facteurs qui favorisent l’innovation. L’utilisation des Techniques
d’Information et de Communication s’avère intéressante dans la réalisation de
projets créatifs.
Les politiques actuelles en
matière d’éducation mettent davantage l’accent sur la compétition et la
performance, ce qui est contradictoire avec les actions créatives. De nos
jours, l’innovation prend plusieurs formes tant au niveau des acteurs – projet
d’établissement, enseignement, élève – que des dispositifs. Effectivement, de
nombreuses dispositions sont mises en œuvre afin d’implanter durablement
l’innovation au centre de l’apprentissage : création de réseaux
d’échanges, aménagement des lieux et du temps scolaire ou encore
personnalisation de l’enseignement. L’exemple du modèle finlandais très axé sur
l’enfant a été relevé car il favorise le bien-être des enseignants, la
coopération, le choix des matières et la transversalité des contenus.
Par conséquent, promouvoir
l’innovation et la créativité dans l’éducation amène à s’interroger sur les pratiques
actuelles pour transformer l’école de demain.
Réf. du dossier :
Rey Olivier et Feyfant Annie.
IFÉ, janvier 2012, n°70, 20 p. [782 Ko] ; en ligne, pages consultées le 27 février 2012.