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7 déc. 2011

Parution du récent rapport ONZUS 2011


Le ministre de la Ville Maurice Leroy a reçu, mercredi 2 novembre, le rapport 2011 de l’Observatoire National des Zones Urbaines Sensibles (ONZUS) des mains de Bernadette MALGORN, présidente du conseil d’orientation.

Comme chaque année, ce rapport mesure l’évolution des quartiers qui bénéficient des dispositifs de la politique de la Ville et propose une photographie de l’évolution des écarts de développement entre les territoires, dans tous les domaines touchant le quotidien des habitants : l'emploi, la santé, l'éducation, l'habitat, la sécurité.


Constat.
Malgré toutes les actions conduites dans les ZUS depuis des années, les chiffres restent consternants : toujours deux  fois plus de pauvres, deux fois plus de chômage dans les ZUS, même si la délinquance s'avère en baisse et de meilleurs résultats scolaires sont en hausse.
Parmi les "causes" de ces difficultés persistantes, il faut savoir que les quartiers dits "sensibles" connaissent de fait une mobilité résidentielle importante : du coup, d'une année sur l'autre, ce n'est pas la même population qui est "sondée"...un ménage sur trois ne résidait pas dans le même logement cinq ans auparavant.


Synthèse.

  • Population. La population en ZUS diminue en 199 et 2006 ( 4,4 millions de personnes vivent en ZUS soit 7%  de population française), mais reste au profil inchangé : plus jeune, moins diplômé, moins active.
  • Immigration. Les immigrés et les descendants d'immigrés en ZUS oscillent entre intégration et sentiment de rejet (Cf. Enquête : Trajectoires et Origines - INED/INSEE, 2008 ) : les immigrés représentent plus de la moitié des personnes entre 18 et 50 ans vivant en ZUS ; les descendants d'immigrés, dans les ZUS de l'agglomération parisienne vivent donc 2 fois plus souvent en ZUS que l'ensemble de la population et les immigrés près de 3 fois plus souvent.
  • Revenus et pauvreté. Les revenus fiscaux sont généralement plus faibles en ZUS et donc, la dépendance aux prestations sociales est plus grande : en 2008, le revenu fiscal moyen par unité de consommation de la population des ZUS s'élève à 12615 € annuels, soit 56 % seulement de celui de leur unité urbaine.
  • Ressources. Des écarts de ressources entre ZUS restent prononcées et persistants entre 2002 et 2008 : les ZUS de priorité 1 (ZUS comportant des CUCS, ZUS support d'une ZRU ou d'une ZFU) sont particulièrement défavorisées. Les différences de ressources entre ZUS s'expliquent d'abord par des différences de revenus de travail de leurs résidents et donc, par des différences d'insertion en emploi.
  • Emploi. Par ailleurs, l'inactivité dans les ZUS, en 2010, augmentent chez les jeunes et les femmes ; à profil équivalent, les résidents des ZUS bénéficient plus fréquemment de contrats idés dans le secteur non marchand que les habitants des autres quartiers.
  • Activité économique. En matière d'activité économique, le dispositif ZFU s'essoufle, sauf pour les ZFU de 2ème génération qui obtiennent en moyenne des taux d'installation supérieurs à celles des 1ères générations (29,1% contre 22,9%) ; cf. : notre brève du 25 août 2011...
  • Éducation. Le rapport du nombre d'élèves par enseignant est toujours plus favorable dans les établissements en ZUS qu'ailleurs : la baisse du nombre d'élèves sur 5 ans est, en ZUS, relativement plus importante que celles des enseignants, ce qui n'est pas le cas en dehors des ZUS ; le nombre d'élèves par enseignant tend à diminuer dans les collèges en ZUS depuis 5 ans. L'orientation professionnelle vers des filières technologiques reste plus marquée en ZUS qu'ailleurs.
  • Prévention de la Délinquance. En 2010, dans les ZUS, les atteintes aux biens  ont diminués, mais les atteintes aux personnes ont légèrement progressées. Le sentiment d'insécurité s'estompe, mais reste toujours plus soutenu qu'ailleurs.
  • Logement en ZUS.  Le coût du logement reste moins élevé, mais les ménages sont moins satisfaits qu'ailleurs de leurs conditions de logement.
  • Santé. Les Adultes en ZUS recourent généralement moins aux soins pour des questions financières. De fait, ils restent généralement en moins bonne santé que sur le reste du territoire.
ZOOM sur...l'égalité Homme/Femme.

Le SDFE - Service des Droits des Femmes et de l'Égalité entre les Femmes et les Hommes -, dans sa lettre d'information du 10 novembre 2011,  relève dans ce rapport, des chiffres liés aux femmes.

Extrait.
Le rapport mentionne notamment que le taux d'activité des 15-64 ans en Zone Urbaine Sensible (ZUS) s'il est inférieur de 5 points (66 %) à celui observé dans les unités  urbaines (71 %), est en baisse, notamment chez les femmes.

Le taux d'activité des femmes dans les ZUS est de 59 % contre 66 % dans les unités urbaines. L'augmentation du non emploi se manifeste différemment selon le sexe chez les 25-59 ans résidant en ZUS : si la part des chômeurs chez les hommes augmente, c'est plutôt la hausse de l'inactivité qui croît chez  les femmes. Près d'une femme âgée de 25 à 59 ans sur trois est en 2010 en ZUS, inactive.

Par ailleurs, au regard de la santé, les femmes des ZUS affirment être plus souvent atteintes d’une maladie ou d'un problème de santé chronique que celles résidant dans d'autres quartiers, ce qui n'est pas le cas des hommes. Elles sont plus souvent en surpoids, voire obèses que celles résidant hors ZUS. Raison avancée par le rapport : un moindre recours aux soins pour des raisons financières.
Affirmant que « les inégalités persistent dans les quartiers difficiles », les Échos du 3 novembre signalent que la présidente du conseil d'orientation de  l'instance, Bernadette MALGORN, « tire la sonnette d'alarme sur la situation des femmes, proportionnellement plus nombreuses à renoncer à toute recherche de travail », un fait «d'autant plus inquiétant qu'elles sont bien souvent seules à la tête du foyer». 





Sources : Ministère de la Ville, Lettre du SDFE

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