Rechercher dans ce blog

17 janv. 2012

Un palmarès des villes françaises les plus inégalitaires...


L’observatoire des inégalités présente le premier classement des grandes villes selon le niveau des inégalités de revenus. Les 100 villes les plus importantes par leur population ont été retenues pour ce classement. Parmi les dix villes les moins inégalitaires, figurent Saint-Nazaire, Quimper, Brest et Cholet. Précisons que les données sont à analyser avec prudence car elles sont établies avant impôts et prestations sociales, ce qui tend à exagérer les inégalités. 


Quatre niveaux de classement ont été utilisés :

1/ l’indice de Gini
Il compare l’état de la répartition des revenus à une situation théorique d’égalité parfaite. Plus il est proche de zéro, plus on s’approche de l’égalité (tous les individus ont le même revenu). Plus il est proche de un, plus on est proche de l’inégalité totale (un seul individu reçoit tous les revenus). Le classement national fait apparaître, dans nos régions, la ville de Saint-Nazaire comme la moins inégalitaire, avec un indice de 0,330, suivie de près par Quimper (0,336), Brest (0,347) et Cholet (0,353). Selon cet indice, les trois villes les plus inégalitaires sont Neuilly-sur-Seine (0,517), Paris (0,490) et Roubaix (0,476).
Hervé Guéry, directeur du Compas, spécialiste de l’analyse des données sociales locales, précise que le terme « inégalités » ne revêt pas le même sens à Neuilly ou à Roubaix : « A Neuilly, nous avons une inégalité de revenus avec très peu (s’ils existent !) de ménages à faible niveau de vie. Les inégalités se mesurent entre ménages aisés, si l’on compare à la distribution des revenus nationale. A Roubaix, nous observons un même résultat, mais avec des niveaux de vie qui sont très faibles au regard de la situation nationale. »

2/ l’écart de revenu entre les individus les plus pauvres et les plus riches
Avec ce mode de calcul, Saint-Nazaire et Cholet comptent également parmi les villes les moins inégalitaires, avec un écart entre le revenu minimum des 10 % les plus riches et le revenu maximum des 10 % les plus modestes, de 2170 € pour Saint-Nazaire et 2209 € pour Cholet. A Neuilly-sur-Seine, cet écart s’élève à 9417 €, et à Paris 4988 €.

3/ le revenu minimum des 10% les plus riches et maximum des 10% les plus pauvres
Parmi les dix villes où les pauvres sont les plus pauvres, on peut citer Roubaix (10 € de revenu mensuel), Perpignan, Béziers ou encore Marseille et Lille (207 € de revenu mensuel). Quant aux dix villes où les riches sont les plus riches, elles se situent toutes en région parisienne (10 392 € de revenu mensuel pour Neuilly).


4/ les revenus médians
Le revenu médian est tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l'autre moitié gagne plus. Il se différencie du salaire moyen qui est la moyenne de l'ensemble des salaires de la population considérée.
Le revenu médian mensuel par habitant est le plus élevé dans les villes où les riches sont les plus riches (de 3656 € pour Neuilly à 2052 € pour Paris). Parmi les dix villes les moins riches, le revenu médian oscille entre 1140 € à Perpignan et 786 € à Roubaix.
Comme le souligne Louis Maurin, dans un article extrait du magazine Alternatives Economiques n°307 (novembre 2011) : « C’est la ville de Saint-Nazaire qui obtient la palme de l’égalité. Elle se situe certes en bas de l’échelle des niveaux de vie de notre échantillon, avec un revenu médian peu élevé, de l’ordre de 1450 € mensuels. Mais le niveau de vie des 10% les plus démunis (520 €) comme celui des 10% les plus riches (2700 €) y est aussi moins élevé qu’ailleurs. »



Source : Synthèse Club de veille des CRPV – Déc. 2011