"Peut-on être optimiste à cette rentrée ?
Dans la nouvelle édition actualisée de sa "Lettre à une jeune professeur", Philippe Meirieu analyse le plaisir d'enseigner. L'ouvrage, accessible et optimiste, reconnaît les difficultés du métier mais en montre aussi la beauté intime.
Cette publication est l'occasion pour le Café pédagogique de l'interroger sur la rentrée et l'avenir de l'Ecole. Et aussi de revenir sur ses propos sur "la tyrannie des référentiels de compétences".
"Je ne peux accepter que l’idéologie des compétences devienne une "théorie de l’apprentissage"
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Pour la parution de cette 2ème édition, Philippe MEIRIEU a accordé un entretien au café pédagogique, le 5 sept. dernier sur les éléments (paradoxes et enjeux) de cette nouvelle rentrée 2011.
Il reste plutôt optimiste, bien que constatant la dégradation en cours de notre façon d'appréhender "l'Apprendre", dans toutes ses dimensions : cognitives, spatio-temporelles et même corporelles !
Philippe MEIRIEU, avance, pour nous en convaincre : "les professeurs n'ont pas d'avenir, ils le sont".
Référence de l'ouvrage
- Lettre à un jeune professeur. Philippe MEIRIEU. 2ème édition. Paris : ESF, 2011, 128 p.
Site consacré à l'ouvrage : http://education.devenir.free.fr/MeirieuLJP.htm
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Extraits.
(...) face aux dérives de notre société du zapping et du caprice mondialisé, face à l’excitation effrénée de la compulsion consommatrice et aux illusions de la « communication en temps réel »,les enseignants me paraissent avoir une fonction essentielle : recréer ces temps et ces espaces de décélération où l’on peut apprendre et penser, apprendre à penser… (...)
« Culture des résultats » ou « culture de l’évaluation » ?Nous arrivons ainsi au cœur du problème. Une véritable « culture de l’évaluation » doit développer une attitude réflexive et critique sur « les valeurs » : valeurs des « programmes » et des « actions », valeur des « indicateurs » de réussite, valeur des « résultats », quels qu’ils soient.C’est là où, précisément, se différencient la « culture des résultats » et la « culture de l’évaluation » : la « culture des résultats » totémise les « résultats » et, en particulier, les résultats tels qu’ils sont définis par la hiérarchie. La « culture de l’évaluation » interroge les résultats, se demande le sens qu’ils ont, débusque les biais dus aux outils de mesure et, surtout, confronte ces résultats aux finalités éducatives que doit se donner une société démocratique.Ainsi, le rapport annexé à la dernière « Loi d’orientation sur l’avenir de l’école » - censuré par le Conseil constitutionnel, mais dont on nous dit qu’il va être réintroduit sous forme de circulaires – introduit-il une « culture de résultats » au sens le plus technocratique qui soit :on nous fixe des objectifs purement quantitatifs, on ne nous dit rien sur le rapport de ces objectifs et des finalités énoncées par ailleurs et, enfin, on ne se prononce nullement sur les moyens par lesquels on peut parvenir à ces résultats (...)
ZOOM sur Nos ressources
- L'éducation peut-elle être encore au cœur d'un projet de société ?
Meirieu, Philippe ; Frackowiak, Pierre. La tour-d'aigues : éd. de l'aube, 2008. - 109 p.
- Repères pour un monde sans repères.
Meirieu, Philippe. - Paris : Desclée de Brouwer, 2002. - 277 p. - Apprendre...oui, mais comment ?
Meirieu, Philippe. - Paris : ESF, 1994. - 193 p. - (Pédagogies) .
- Le choix d'éduquer : éthique et pédagogie. Meirieu, Philippe. - Paris : ESF, 1991. - : 196 p. - (Pédagogies).
Ressources en ligne
- Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser.
Débat entre Philippe MEIRIEU et Marcel GAUCHET.
Le Monde, article en ligne en date du 3 sept. 2011.
Lire l'article : http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/09/02/1566841.html